En 1926, pour la première fois en France, une entreprise minière, les MDPA, se dotait d’un service géologique privé dont la mission était de parfaire la connaissance du gisement potassique alsacien mais aussi de rechercher et de découvrir de nouveaux gisements de potasse à travers le monde.
Ce service a été créé et dirigé par un éminent géologue, Vinceslas Maikovsky qui est à l’origine de la présente collection. Grâce à lui, le musée abrite l’une des plus riches et des plus importantes collections minéralogiques spécialisées dans le sel gemme et la potasse, avec plus de 5000 échantillons.
Les thèmes de l’exposition
Trois grands thèmes géologiques sont abordés dans cette collection minéralogique : la géologie de l’Alsace, la géologie générale des bassins évaporitiques et la géologie de la potasse dans le monde. On y trouve également des coupes de terrains montrant la tectonique du bassin potassique alsacien.
La géologie de l’Alsace vue au travers des échantillons prélevés
La première partie de la collection nous entraîne dans un voyage à travers les terrains et le temps. Entre 0 et 2000 mètres de profondeur, nous remontons le temps d’aujourd’hui jusqu’à il y a environ 60 millions d’années.
De nombreux échantillons ont été recueillis grâce à des forages effectués dans toute l’Alsace et pas seulement dans le bassin potassique. Autres sites explorés : Rustenhart ou Munchhouse dans la Hardt, Entzheim ou Ebersheim dans le Bas-Rhin.
Ces échantillons nous font traverser tout d’abord les alluvions du quaternaire et les premiers terrains du tertiaire. Puis, au fur et à mesure de notre descente dans les terrains et de notre remontée dans le temps, nous rencontrons les habitants de notre planète à différentes époques.
Dans les marnes à cyrènes, on trouve du grès grossier et comme exemple d’habitants un Veneridae, des Potamides, des Ostrea. Dans les marnes gréseuses à melettas, on trouve des marnes avec des débris ligniteux et des traces de plantes avec des habitants tels qu’un Psammocarcinus, un Clupea longimana, un Cinnamomum.
Dans les couches à amphisile, les restes d’un gros poisson, puis nous abordons la zone salifère, tout d’abord la zone salifère supérieure, la mieux connue des mineurs, puisque c’est dans cette zone qu’ils exploitaient les deux couches de potasse. Ensuite la zone salifère moyenne où l’on trouve encore des fossiles de poissons tels le Notogoneus, enfin la zone salifère inférieure avec des Megalomastoma et l’éocène qui termine les terrains du tertiaire.
Les évaporites et le sel gemme
Le deuxième grand thème de la collection est illustré par de nombreux échantillons d’évaporite et de sel gemme provenant du monde entier. Les bassins français, Alsace, Bresse, Valmer, Manosque, Lorraine, Jura, Dax, sont particulièrement bien représentés. Mais également ceux d’Afrique du Nord : Colomb Bechar en Algérie, Khémissel ou Berrechid au Maroc, Zarzis en Tunisie, ceux d’Afrique : Gabon, Congo, Angola, le Botswana, les Bassins européens et américains.
En abordant un gisement de sel, il est important de se souvenir comment un tel gisement s’est formé, qu’il est le résultat de l’évaporation intense d’une eau de mer, piégée dans un fossé d’effondrement. De là vient le nom de roches évaporitiques ou évaporites, c’est-à-dire de roches obtenues par cristallisation des sels après évaporation de l’eau.
La répartition de la potasse dans le monde
Une place de choix est évidemment réservée au troisième grand thème de la collection : la potasse dans le monde.
Les sels de potasse se présentent généralement sous des formes très colorées, les variantes de teintes proviennent soit de la présence d’impuretés (sels de fer par exemple), soit de défauts de cristallisation donnant lieu à une réfraction de la lumière.